- soutane
-
1 ♦ Anciennt Longue robe que portaient les ecclésiastiques, les médecins et les gens de justice.2 ♦ Longue robe boutonnée par-devant, qui était depuis le XVIIIe s. la pièce principale du costume ecclésiastique traditionnel. Soutane blanche du pape. — Prendre, endosser la soutane : devenir prêtre. — Fam. La soutane : les prêtres. ⇒ calotte. « L'adjoint, jadis l'ennemi de la soutane » (Zola).soutanen. f. Longue robe noire ou blanche boutonnée par-devant que portaient autref. la plupart des prêtres catholiques séculiers.⇒SOUTANE, subst. fém.A. — HIST. DU COST. ,,Longue robe descendant jusqu'aux pieds, boutonnée de haut en bas et portée du XIIe au XIVe siècle par les deux sexes`` (LELOIR 1961). Longue robe à l'usage des médecins, des gens de justice et des professeurs. (Dict. XIXe et XXe s.).B. — 1. Vêtement long, à manches étroites, boutonné de haut en bas et descendant jusqu'aux pieds, porté depuis le XVIIIe s., par les ecclésiastiques et les clercs catholiques en France et dans les pays latins et aujourd'hui à peu près tombé en désuétude. Soutane noire des prêtres; soutane rouge des cardinaux; soutane violette des évêques; soutane blanche du pape; être en soutane. Le cardinal porte la soutane noire à boutonnières rouges, la chaîne et la croix pectorales en or, une ceinture de soie pourpre et des souliers à boucle d'argent (BILLY, Introïbo, 1939, p. 200). C'est l'abbé qui m'ouvre. Vieillard de très haute taille, vêtu d'une soutane usée, une soutane de bon prêtre (GREEN, Journal, 1945, p. 206). V. calotte ex. 3.— Loc. verb.♦ Prendre la soutane. Entrer dans l'état ecclésiastique. Lorsqu'il s'agit pour lui d'être tonsuré et de prendre la soutane, le jeune homme déclara qu'il ne se sentait aucune vocation pour « le ministère » (COPPÉE, Vingt contes nouv., 1883, p. 74).♦ Quitter la soutane. Renoncer à l'état ecclésiastique. Un prêtre a le droit de quitter la soutane, après le noviciat, s'il ne se sent pas la vocation du mariage mystique (MONTHERL., Démon bien, 1937, p. 1239).— P. méton., souvent péj. Prêtre, ecclésiastique. C'est bien la première fois que je trinque avec une soutane, soit dit sans vous offenser (ZOLA, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1250). Elle se rappelait soudain les propos anticléricaux de son père qui était voltairien et dénonçait à ses moments d'humeur, devant sa femme ultra-catholique, le rôle fâcheux des soutanes dans les familles (DRIEU LA ROCH., Rêv. bourg., 1937, p. 48).♦ Au sing. à valeur coll., fam. Le clergé. Synon. péj. la calotte. Vous voilà, messieurs, obligés de faire un dîner de curés, dit en riant le comte Octave à ses collègues. Je ne sais pas si Granville surmontera sa répugnance pour la soutane (BALZAC, Honorine, 1843, p. 336).2. P. anal. Vêtement long et étroit. Elle souriait et arborait une de ces soutanes chinoises violettes qui se boutonnent sur l'épaule (COCTEAU, Portr.-souv., 1935, p. 144).REM. Soutanette, subst. fém., rare. Petite soutane d'enfant de chœur. Synon. usuel soutanelle. Et ces enfants de chœurs plus beaux que rien qui soit au monde, Leurs soutanettes écarlates, leurs surplis jolis (VERLAINE, Œuvres compl., t. 3, Dédicaces, 1890, p. 95).Prononc. et Orth.:[sutan]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1550 sottane « longue robe, portée par une femme » (RABELAIS, Sciomachie, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 3, p. 401); 2. 1553-57 soutane « id., portée par un prêtre » (DU BELLAY, Divers jeux rustiques, Épitaphe de l'abbé Bonnet, éd. V.-L. Saulnier, p. 114, 74: Bonnet s'accoustroit tous les jours De deux soutanes de velours). Empr. à l'ital. sottana « jupe » (dep. le XVIe s., ALLEGRI d'apr. DEI), fém. tiré de sottano « vêtement de dessous » (dep. le XIIIe s.), subst. de l'adj. sottano « inférieur, mis dessous », du lat. vulg. subtanus, dér. de subtus « sous ». Fréq. abs. littér.:546. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 269, b) 1 071; XXe s.: a) 932, b) 957.DÉR. Soutanier, subst. masc., péj., vx. Celui qui porte la soutane, ecclésiastique. L'un des prêtres, un long soutanier qui paraissait avoir enseigné très spécialement la raison dans quelque prytanée de haute sagesse, prit la parole (BLOY, Femme pauvre, 1897, p. 83). — [sutanje]. — 1res attest. 1657-59 p. iron. « celui qui porte une robe » ici, d'un magistrat (TALLEMANT DES RÉAUX, Historiettes, éd. A. Adam, t. 2, p. 462), 1769 « celui qui porte une soutane » (ANTONINI, Dict. fr., lat. et ital., t. 2, p. 603b ds QUEM. DDL t. 25); de soutane, suff. -ier.BBG. — HOPE 1971, p. 223. — QUEM. DDL t. 25 (s.v. soutanier).soutane [sutan] n. f.ÉTYM. 1564; sottane, 1550; ital. sottana, proprt « vêtement de dessous », de sotto « sous ».❖1 Anciennt. Longue robe ou tunique que portaient les ecclésiastiques, les médecins et les gens de justice (→ Bonnet, cit. 9).2 (1599). Pièce principale du costume ecclésiastique (cit. 4) traditionnel (largement abandonné dans de nombreux pays, dont la France), long vêtement que portent les clercs au moins dans les fonctions sacrées. || Soutane noire du prêtre (→ Calotte, cit. 3), violette de l'évêque (→ Anneau, cit. 7), rouge du cardinal, blanche du pape. || Soutane d'intérieur. ⇒ Simarre. || En soutane, vêtu d'une soutane (→ Champion, cit. 2; extasier, cit. 2). — Abandonner la soutane pour le costume de ville. || Prêtre traditionaliste qui porte soutane.3 (1694). || La soutane, considérée comme symbole de l'état ecclésiastique. ☑ Prendre, endosser la soutane : devenir prêtre. — (XIXe). Fam. || La soutane : les prêtres.1 (…) il arriva que ce fut Macqueron, l'adjoint, jadis l'ennemi de la soutane, qui se mit à la tête des mécontents, humiliés de n'avoir pas un curé à eux.Zola, la Terre, IV, IV.2 Sainte-Beuve, qui aimait à vivre sur le bord du nid d'autrui, avait, pour le rôle de confesseur, un goût inné. « Il était né pour porter la soutane », dit Pavie (…)A. Maurois, Olympio, IV, III.❖DÉR. Soutanelle, soutanette, soutanier.COMP. Ensoutaner.
Encyclopédie Universelle. 2012.